CHAPITRE 2 : Secret mystérieux, partie 1

Un secret… c’est quelque chose que l’on ne veut pas dévoiler, que l’on veut garder intime pour nous-même. Et nous en avons tous un à cacher…

 

Prenons l’exemple des colocataires végétaliens… Branch est une fée et Dayvid est un vampire, ils sont de très bons amis et vivent en colocation depuis maintenant quelques années dans une belle maison. Dayvid a rencontré Branch qui avait placé une annonce pour louer une chambre chez lui.

 

Mais ce que ne savait pas le vampire en venant ici, c’est que son ami la fée lui cachait un secret. Cependant c’est un petit secret, rien de bien méchant… ce dernier apprécie tout particulièrement les pieds. Ceci peut s'avérer problématique dans la vie quotidienne de Branch qui, dans la plupart des cas, ne souhaite pas se débarrasser de son fétichisme malgré les inconvénients que ça pourrait lui causer.

 

Mais cela lui est égal, il choisit d’être discret lorsqu’il est avec son ami et préfère se faire plaisir, par exemple lorsque Dayvid rentre du travail ou du sport et que ce dernier laisse ses chaussures, Branch peut ainsi tranquillement mettre son nez au fond de la chaussure pour s’enivrer du « parfum » laissé par les pieds de son colocataire… jusqu’au jour où son ami découvrira son petit « plaisir ».

 

Par ailleurs, dans la célèbre famille de vampires de Moonlight Falls, les Van Gould, l’un des membres cache un secret bien plus important qu’un « simple » fétichisme à ses proches.

 

La mère des enfants, Tristan et Emelie, a inexplicablement disparu du jour au lendemain. Personne ne sait ce qui lui est arrivé, elle serait morte d’après leur père. Et justement, seul lui sait vraiment ce qui s’est passé et ce qui est arrivé à sa défunte épouse… il s’est promis de ne jamais dévoiler son terrible secret. Tout comme sa fille qui a une relation secrète avec un membre d’un clan ennemi.

 

Chaque famille a son secret, chaque vie a son mystère.

 

Dans la famille Havarga, certains ont aussi quelque chose à cacher.

 

Même le jeune Bratley ne veut pas raconter à sa nouvelle famille ce que faisaient ses parents à lui et ses confrères. Il ne s’agissait pas là d’un secret « volontaire », c’était plutôt une peur d’en parler. Faire renaître un souvenir effroyable était tout ce qu’il ne souhaitait pas avoir. Il voulait tellement oublier toutes ces atrocités et ces horreurs.

 

Quant à Tonny, lui cache sa relation amoureuse à ses parents. Aucun d’eux ne sait que leur fils est en couple. La personne qu’il aime est un vampire ? Un garçon ? Un humain ? Ils n’en savent rien. Pourquoi cache-t-il cette relation ? Et bien… c’est un secret.

 

— Bon, passez une bonne journée. Je file travailler ! À ce soir, lance Gary d’un ton ambitieux.

— À ce soir, Gary ! On va se préparer pour l’école.

— Très bien… tâches de ne rien lui oublier ! finit-il par dire en fermant la porte.

— Oui, il a raison… je vais faire une liste et après on ira faire les emplettes avec Bratley.

 

9h33, Académie Everglow.

 

— Hé Tonny, j’ai l’impression qu’elle a une vue sur toi, Emelie ! lui dit son ami d’un air plaisantin.

— Emelie ? Sérieux… premièrement, c’est pas mon genre de fille, deuxièmement c’est une vampiresse et troisièmement son père est complètement toqué !

 

— C’est pas un monstre, non plus. Enfin, je veux dire pas littéralement, rétorque le jeune homme à lunettes.

— On plaisante, Waylon ! C’est juste pour charrier Tonny, avoue un des jumeaux, Joe.

— Dis donc, t’aurais pas une touche avec Emelie, toi ? demande Tonny à Waylon.

— Que… quoi ?! P-pas du tout...

 

— Tu sais que j’entends ton cœur battre quand tu mens…

— A… arrêtes de faire ça, Tonny !! C’est pas drôle ! s’énerve Waylon.

— T’es amoureux d’Emelie ?? Toi ? Waylon Loupard ?! s’étonne Joe.

— C’est pas comme si tu allais avoir une chance, vu ton look de ringard… tu veux peut-être que je te concocte une jarre d’amour ? Ha ha ha ! se moque Jules, le frère jumeaux de Joe.

 

— C’est bon, Jules. Arrêtes ça.

— Je ne t’ai pas sonné, toi ? D’accord ? se défend Jules contre son frangin.

— Oh les MacDuff, vous allez pas commencer à vous batailler ! stoppe Tonny. Pourquoi vous restez ensemble si vous vous détestez à ce point ?

— C’est Joe qui séjourne avec nous ! Il a besoin d’être avec des personnes surnaturelles, cet humain !! déclare méchamment Jules.

— Ça suffit, Jules !! Tu n’as pas besoin de le crier haut et fort ! Et puis moi, j’ai envie de rester avec Tonny… pas avec toi, imbécile !

 

— Oh ça va… c’est plus un secret maintenant, Joe l’ordinaire !

— Appelle-moi encore une fois comme ça et…

— Et rien du tout ! Ça a sonné, les garçons. Retournons en cours, tente de stopper Waylon.

— Oh mais toi la ferme, l’intello ! lâche Joe en colère.

En réalité, Jules appelle son frère « Joe l'ordinaire » car c’est un humain. Joe n'y pouvait rien s'il n'avait pas hérité des pouvoirs magiques de son père comme Jules. Mais ce n’était pas pour autant qu’il se laissait faire.

 

10h47, chez les Havarga.

 

— C’est bientôt la rentrée scolaire pour toi. Je comprends que tu te sentes nerveux mais ne t’en fais pas, normalement on a tout acheté… un classeur, des feuilles de papier, des stylos de toutes les couleurs, des cahiers, une paire de ciseaux… je crois qu’on a tout ! annonce fièrement Kallie.

— Il… ne me faudrait pas un sac ? demande discrètement Bratley.

— Un sac… mais oui bien sûr ! Un sac à dos ! C’est pas vrai, j’ai oublié de t’acheter la chose la plus essentielle… j’ai la tête en l’air, excuse-moi.

 

— Ce n’est pas grave…

— Écoutes… ne bouges pas, je vais me procurer un sac au marché de Sam. Il doit forcément il y en avoir un ! J’en ai que pour quelques minutes, tu n’as qu’à jouer à un jeu le temps… à tout de suite !

— Euh… à plus tard… lui répond Bratley surpris de se retrouver seul.

 

~~~

— Je suis un peu nul en cuisine…

— C’est pas grave ça, Gladsten… tu peux toujours jardiner, toi qui aime passer du temps dehors, ça pourrait être un passe-temps agréable et intéressant, lui approuve Branch.

— Tu penses ? Comment ?

 

— Mais oui, c’est très simple ! Il faut simplement que tu choisisses ce que tu veux faire pousser… des légumes, des fruits ou même simplement des fleurs !

— Humph… les fleurs, je vais éviter. Je vais plutôt tenter les légumes : c’est plus mon genre !

— Tu sais, une fois que c’est planté, ça ne te prendra pas non plus une grande partie de tes journées. La plupart des légumes ont besoin d'au moins huit heures d'ensoleillement par jour, mais ça peut varier…

 

— De toutes façons avec le travail, je ne peux pas non plus m’éterniser ! J’ai aussi mon sport à faire… Tiens, en parlant de sport… on dirait que Dayvid a terminé son footing, dit-il en se tournant vers le vampire qui arrivait vers eux.

 

— Hey, salut Gladsten ! Qu’est-ce que tu fais ici ? demande amicalement Dayvid.

— Bonjour Dayvid ! Branch commençait à me donner des conseils sur le jardinage… j’aime la nature, mais il faut savoir l’exploiter !

— Ah, je vois ! Les bons vieux conseils de Branch… j’aurais aimé être là, j’en apprends toujours plus !

 

— Ha ha ! Ne t’en fais pas, je ne serais sans doute jamais meilleur que toi ! le rassure Gladsten en blaguant. Tu n’as pas l’air très essoufflé… tu as vraiment fait du sport ?

— Oh oui, j’en ai fait ! N’oublie pas que je suis un vampire… Peut-être que je n’ai pas transpiré, mais mes chaussettes ont bien pris l’odeur de la puanteur ! Ha ha !

— Je vous laisse, il faut que j’aille à la caserne. Merci pour tes conseils, Branch. À la prochaine, les gars !

 

— Bon, je vais prendre une douche. Et toi, tu vas faire quoi ?

— Moi ? Je… je vais continuer mes plantations… dit-il en imaginant son colocataire enlever ses chaussures avant d’aller se laver. Non, pense à autre chose, Branch… pense-t-il fort dans sa tête.

 

Quelques minutes tard, l’eau coulait abondamment sur le corps de Dayvid pendant que Branch s’était donné pour mission de récupérer la paire de chaussures dans la salle de bain.

 

Heureusement pour lui, et sûrement par manque d’inattention de la part de Dayvid, la porte était restée ouverte.

 

La fée s’était mise à quatre pattes pour s’introduire prudemment dans la pièce en ayant pour proie la paire de baskets.

 

Toutefois en levant sa tête, Branch pu apercevoir le fessier nu de son colocataire ce qui le stoppa net.

— Mais… qu’est-ce que je suis en train de faire ? Et si il me voyait… je… je ne voulais pas voir ses fesses… pense-t-il incommodé de cette vue. V-vite, il faut que je sorte !

 

Ainsi, Branch commença à reculer pour vite s’échapper de la pièce sans être vu mais en se relevant le pauvre homme trébucha et dévala tous les escaliers.

 

— AÏE ! Oh ! Ah… mon bras…

— Branch ?? Ça va ?! demande aussitôt Dayvid en arrêtant l’eau après avoir entendu la chute.

— O-oui… ça va… je suis juste tombé des escaliers… lui répond Branch poignant.

— Quoi ?! Attends, j’arrive !

— Hein ?? N-n-non !! Surtout reste dans la douche !!

 

— Mince, est-ce que ça va ? Tu es blessé quelque part ? interroge Dayvid inquiet pour son ami après avoir enroulé une serviette.

— J’ai eu peur, j’ai cru qu’il allait descendre tout nu… se dit-il en observant curieusement son buste.

— Branch ? Ohé !

 

— Dé… désolé. C’est la douleur. Je me suis fait mal au bras je crois, mais ça va aller. Aïe ! fit-il en essayant de se relever.

— T’as sûrement dû te fouler quelque chose… il faut qu’on aille voir ça à l’institut Bloom. Qu’est-ce que tu faisais en haut ? Tu jardinais pas ? lui demande naïvement Dayvid.

— Et bien… je… je voulais juste récupérer un ouvrage sur les mauvaises herbes dans ma chambre… inventa spontanément Branch confus.

 

En tant que vampire, Dayvid avait naturellement écoutait les battements du cœur de son ami lors de sa réponse et il avait pu constater que celui-ci venait de lui mentir. Il préféra ne pas en tenir compte et continuer comme si de rien était.

— Sur les mauvaises herbes ? Toi, vraiment ? C’est bizarre, d’habitude tu n’as besoin d’aucun livre pour notre potager.

— Et bien… il arrive que j’ai des doutes parfois !

— Tu ne me cacherais pas quelque chose ? tente Dayvid.

— N-non ! Que veux-tu que je te cache ? lui répond Branch en essayant de se calmer. Bon, on va à l’institut Bloom ?

— Oui, je t’y conduis… je vais m’habiller.

 

Branch avait menti une fois de plus et Dayvid se demandait pourquoi son ami lui calomniait ainsi. Cela n’était jamais arrivé avant, les deux colocataires se disent tout. Il essayera, probablement, d’en savoir plus dans la suite.

 

 

 

— C’est bizarre… je n’ai pas l’habitude de jouer seul, sans me faire frapper ou autre chose, songe Bratley mais en pensant à ces souvenirs affligeants un flot de frissons lui parcourt le corps. Mince… pense à autre chose, Bratley… Tu es bien ici, avec ta nouvelle famille. Cette ville me paraît tranquille, je ne pouvais pas tom…

* Ding dong *

 

Bratley n’a pas le temps de penser qu’une personne sonne à la porte de sa maison. Sa mère n’est toujours pas rentrer, il se demande si il doit ouvrir. Le jeune garçon commence à avoir un peu peur.

— Mince… maman n’est toujours pas rentrée. Ils ne m’ont pas dit les consignes à respecter si jamais quelqu’un venait à sonner… Est-ce que je dois ouvrir ? Je suppose que oui… de toutes façons, je ne crains rien. Mes « anciens » parents ne sont plus là pour me faire du mal ! finit-il par dire résolu.

 

Par conséquent, Bratley descend ouvrir la porte d’un pas décidé. Il espère que c’est un voisin, cela lui permettrait de faire connaissance.

 

— Bonjour, monsieur… commence timidement Bratley.

— Salut… t’es qui toi ? répond instinctivement l’autre homme.

— Je… je suis le fils des personnes qui habitent ici…

 

— Oh… t’es nouveau, alors. J’savais pas qu’ils avaient un autre gosse. Bref, il est là ton père ? lui demande l’individu d’un air espiègle.

— Non… désolé, mes parents ne sont pas là…

— Mince, t’es tout seul alors… il faut que je lui parle. Dis, tu veux bien me laisser entrer pour que j’attende ton père ? lui propose l’homme en ayant une idée derrière la tête. C’est l’occasion ou jamais de pouvoir entrer dans cette maison, il m’a l’air bien innocent… finit-il par penser.

 

— Euh… oui. Je ne pense pas que ça puisse le déranger, répond naïvement Bratley.

— Q-quoi ? Vraiment ? Je peux entrer ? Enfin, je veux dire… j’peux attendre à l’intérieur ?

— Oui, bien sûr… entrez, monsieur.

La tête de l’invité imprévu était stupéfaite, il n’arrivait pas à croire que cet enfant venait de l’inviter à entrer dans cette maison.

 

Mais son visage s’était vite transformé en un air plus diabolique…

Pourquoi cette personne semble surprise d’être convier, me diriez-vous ? Tout simplement car Bratley venait de faire entrer innocemment un vampire dans sa maison… un vampire qui avait des idées terribles. Une chose que Bratley aller devoir apprendre… le mal ne peut entrer dans une maison que s’il y est invité.

 

À suivre.